Au Malawi, le lac Chilwa s’assèche, la population déserte

Test Acount Mercredi 28 Novembre 2018-14:05:19 Bonjour l'Afrique
Des bateaux de pêcheurs sur le lac asséché de Chilwa, le 18 octobre 2018 au Malawi
Des bateaux de pêcheurs sur le lac asséché de Chilwa, le 18 octobre 2018 au Malawi

Il y a quatre mois encore, le petit port de Kachulu sur les rives du lac Chilwa, dans le sud du Malawi, grouillait de pêcheurs. Puis il s'est vidé en partie, comme le lac, victime de sécheresses récurrentes, selon l'AFP.

Aujourd'hui, des centaines de bateaux de pêcheurs sont embourbés dans la vase asséchée et ridée, tandis que des vautours survolent le lac, à 30 km à l'est de Zomba, l'ancienne capitale du Malawi, dans une zone qui héberge 200 espèces d'oiseaux.

"Certains pêcheurs sont partis pour le lac Malawi", à une centaine de kilomètres plus au nord, "tandis que d'autres ont pris des emplois temporaires dans la culture du riz", explique un villageois, Julius Nkhata. Salé et peu profond, Chilwa, le deuxième plus grand lac du pays après le lac Malawi, est très sensible aux variations saisonnières.

"Au cours des 100 dernières années, ce lac s'est complètement asséché à plusieurs reprises en suivant des cycles tous les 20-25 ans, d'après les écrits dont nous disposons", explique le professeur spécialiste d'environnement Sosten Chiotha, qui étudie le lac depuis 27 ans.

La dernière fois qu'il a été autant déshydraté, c'était en 1991.

Depuis "les années 90, la fréquence des sécheresses a augmenté" en raison du changement climatique, relève M. Chiotha, selon qui le lac a perdu 60% de l'eau qu'il contenait auparavant. La vie de Maru Yakobe a toujours dépendu du lac. Cette pêcheuse gagnait jusqu'à récemment quelque 15.000 kwacha (18 euros) par jour, assez pour nourrir sa famille et envoyer ses cinq enfants à l'école.

Sa survie dépend aujourd'hui d'un bout de rizière.

"Nous avions l'habitude de nous en sortir grâce au lac, mais maintenant il n'y a plus d'affaires à faire. Personne n'a été épargné dans le village", explique-t-elle. La coopérative de poissons séchés par exemple a fermé. Au moins temporairement. "Il n'y a pas de poissons. Les femmes de la coopérative n'ont plus de revenus", explique Nixon Masi, responsable gouvernemental de la pêche à Chilwa.

en relation